Le courage

Le courage est la manifestation de l’élan vital qui nous propulse dans l’action. Pensons au courage qui nous demande d’être nous-mêmes en toutes circonstances, de ne jamais fuir, agresser ou manipuler dans les situations que nous ne comprenons pas ou que nous n’aurions jamais voulu vivre ! Le courage de ne pas succomber à la pesanteur de l’existence et de puiser dans nos ressources profondes dont nous ne soupçonnons pas l’existence. Le courage de suivre notre boussole intérieure, de répondre à notre petite voix qui nous parle d’un autre courage, supérieur, qui attend d’être contacté pour se mêler progressivement à tous les aspects de notre vie. Cette valeur est le point de départ de toute naissance, de toute existence et de toute renaissance.

L’honnêteté

L’honnêteté est la valeur qui nous interroge sur nos intentions. Elle nous permet de constater notre vulnérabilité, d’accepter que nous avons des manques, vivons des frustrations et subissons des peurs capables de dévorer notre motivation comme une seule goutte de poison peut contaminer une grande quantité d’eau pure. Avec cette valeur, nous maintenons un seuil de vigilance et considérons de mieux en mieux notre expérience humaine comme perfectible. L’honnêteté vivifie la conscience et la maintient en éveil.

Cette valeur est en rapport avec ce que l’âme attend de l’incarnation. Elle la renvoie à elle-même, à ce qu’elle veut : l’union consciente au principe créateur à travers la matière et toute vie. C’est une honnêteté à chaque fois pensée, pas seulement par rapport à l’individu, mais par rapport aux circonstances et donc à sa finalité. L’âme vit également cette honnêteté vis-à-vis des autres âmes qu’elle connaît parfaitement et qui accomplissent la même œuvre à travers d’autres existences. Ensemble, elles forment la grande famille dans l’incarnation, l’aventure alchimique de notre mutation. L’honnêteté contraint aussi l’individu à se retrouver face à sa pureté. Que décidons-nous ? Allons-nous répondre à son appel et entreprendre les actions qu’il nous faudra mener ou allons-nous nous dérober ?

La tolérance

La tolérance nous apprend que les autres sont les images animées de notre propre rayonnement. Elle est la valeur qui nous implique le plus dans notre relation au monde. Elle nous fait reconnaître que l’autre, comme nous, est un être spirituel venu vivre une expérience humaine. Ne pas laisser la différence envahir et dominer notre côté humain et nous mener à la haine ou l’indifférence. Cette valeur nous place sur le chemin de l’amour en passant par une réconciliation avec nous-mêmes. Ce que nous observons chez l’autre est en grande partie une projection de ce que nous ne saisissons pas en nous ou de ce que nous ne voulons pas voir.

Si l’individu ne parvient pas à vivre cette valeur malgré ses efforts, l’âme s’ajustera à ce qu’il pourra exprimer selon sa compréhension ; elle sera tolérante envers lui par amour pour lui. La tolérance de l’âme a le pouvoir de compenser ce qui n’a pas eu lieu selon le schéma possible. C’est pourquoi le pardon est rattaché à cette valeur qui veille à ce que cela se fasse autrement afin que rien ne soit dérangé dans l’ordre divin. La tolérance, c’est ne rien vouloir de plus que ce que l’individu peut.

La tempérance

La tempérance permet de réguler peu à peu nos énergies et de ramener les informations intérieures (émotions, sentiments, pulsions) et les événements extérieurs à une juste proportion. Nous apaisons les excès du mental et les souffrances qui en découlent. Nous devenons peu à peu spectateurs des agitations de l’ego (le moi conscient). Le besoin d’équilibre se fait plus précis, ainsi que notre volonté de jeter un pont entre nous et l’autre pour permettre le jeu des complémentarités. Pacifier notre nature si humaine pour en faire émerger d’autres pensées, d’autres gestes, d’autres mots.

En effet, la nature hautement vibratoire de l’âme ne peut se mouvoir que dans ce qui est déjà compris, donc apaisé. À l’image du bloc de glace qui fond et dont l’eau épouse toutes les formes rencontrées, la tempérance nous donne de la souplesse, de l’adaptabilité. Nous acceptons de nous mettre à l’écoute de nous-mêmes pour entrer en résonance avec la vie intérieure d’où la vie extérieure procède. La tempérance suggère un chemin accompli par l’âme vers un point de rencontre dans notre intelligence. Mais c’est à nous de la rejoindre par la compréhension et la prise de conscience pour recevoir d’elle davantage de lumière. Dans l’accomplissement de notre vie, la tempérance marque le moment où l’on sait que toute rencontre passe par notre nature apprivoisée. Sur le plan humain, nous sommes invités à nous accomplir et c’est ce qui trace le chemin, impose la force de l’intelligence. À cette condition, la présence de l’âme se dévoile.

La justice

La justice permet de reconnaître ce qui nous appartient et ce qui ne nous appartient pas, de faire la différence entre nos projections sur le monde et celles d’autrui. Nous apprenons à abandonner peu à peu tout jugement, à nous centrer et comprendre que nous devons nous respecter. C’est ce que nous avons commencé de faire en activant les trois premières valeurs. Nous ne connaissons ni les tenants ni les aboutissants de ce que nous vivons et de ce que les autres vivent. Nous apprenons à rectifier au fur et à mesure de nos prises de conscience.

La justice correspond au chakra du cœur et incarne l’amour, comme une opportunité d’approcher le meilleur de nous-mêmes. Dans cette valeur, nous sommes en direct avec notre intériorité, ce qui permet de pressentir l’amour divin à travers l’amour humain. Elle a le pouvoir de nous placer au « centre » quand on a appris à fonctionner sur les autres valeurs. Elle est la valeur du discernement de nos talents et de leur accomplissement, du discernement vis-à-vis de ce que l’on pense, de ce que l’on vit intérieurement. C’est la valeur du respect vis-à-vis de soi et de l’amour qui nous fait chercher en tout la rencontre avec le principe créateur. La justice est le point de rencontre qui nous fait entrevoir la cohérence de tout ce qui existe.

L’obéissance

L’obéissance est la valeur qui nous conduit un peu plus au cœur de nous-mêmes. Ce que nous pressentions se confirme : l’autorité véritable est intérieure et ne peux en aucun cas dépendre de l’extérieure. Nous faisons mieux la différence entre « avoir de l’autorité » (extérieur à soi) et « être l’autorité » (qui vient de soi). Cette valeur nous fait comprendre et accepter que l’être obéissant est disponible, à l’écoute des informations provenant de son être profond. L’expérience humaine passe alors sous le contrôle de l’intuition et du ressenti. Nous commençons à opérer un transfert de compétences entre l’humain (lieu de l’expérience) et l’âme (le souffle qui anime l’expérience).

La valeur obéissance est donc ce qui permet d’accomplir une volonté supérieure. L’âme ne nous est donc obéissante que si nous avons su cerner les desseins divins qui sont en jeu. C’est peut-être le sens caché de l’expression messianique « que ta volonté soit faite », c’est-à-dire quand notre esprit (et donc notre parole) traduit une perfection qui s’accomplit à travers nous. Obéir devient le privilège et la force de la personne qui a conscience de recevoir l’aide au plus haut niveau et qui l’implore du plus profond de son être. Comme si l’être humain était l’ultime maillon sur la trajectoire divine qui peut tout faire réussir ou tout faire échouer. L’âme obéit à la création, à la source, en créant dans les mondes subtils ce que nous devrons à notre tour réaliser et manifester. Par l’obéissance, nous préservons la cohérence du modèle divin dans l’infiniment petit de nos cellules.

La persévérance

La persévérance voit la conscience de soi s’épanouir à travers les six premières valeurs. Elle aspire à changer de niveau en s’installant avec un état d’esprit nouveau. Cette valeur nous fait aller au bout de l’expérience en entrant dans la magie du présent et au cœur de l’instant dans lequel va se révéler celle ou celui que nous sommes en train de devenir. Cette valeur nous fait immanquablement vivre l’expérience du « Je sais » qui confirme la légitimité de nos choix et des moyens mis en œuvre.

Par cette valeur, l’âme poursuit sa quête de Dieu et persévère dans sa mission de Le révéler à l’ensemble de la création. Pour l’âme, ce qui est à la dimension de l’éternité devient, dans le vêtement de conscience dont elle se pare, la capacité de rester dans l’état d’esprit qui présida à la quête. La persévérance donne la force de renouveler notre propre engagement dans une fidélité à toute épreuve. Par cette valeur, l’âme manifeste dans l’infiniment petit, la volonté d’un accomplissement supérieur.

La simplicité

La simplicité fait appel à tout le bon sens divin que nous rêvons de vivre. Elle engendre une intelligence qui devient l’application directe dans notre vie des lois de la création. Elle n’agit que si nous nous sommes réapproprié notre pensée, donc l’énergie qui procède de notre chemin d’individuation. Elle nous place au cœur de notre intelligence, nous connecte à notre potentiel de réussite que nous déclinons en différentes solutions aux problèmes, réponses aux questions et ce, tout au long de la vie. Avec la simplicité, les tiraillements de la dualité s’estompent, la dispersion et l’inattention laissent place à une appréciation de l’existence en accord avec notre ressenti éprouvé dans les sept premières valeurs.

L’humilité

L’humilité est la force de l’âme qui connaît sa place au sein de la création. Par comparaison, même si l’être humain pouvait, au sommet de sa perfection, rencontrer lui aussi son Créateur, il se trouverait encore trop orgueilleux ! L’âme est humilité devant Lui et nous invite à entrer dans la double certitude : celle qu’il n’y a de savoir que ce qu’elle nous enseigne, et que nous ne pouvons ni prétendre, ni juger. Et celle que nous ne possédons rien en propre, tout nous est prêté. Nous exprimons des qualités, des intelligences (les valeurs de l’approche du cœur) qui passent par nous, mais qui ne nous appartiennent pas. Nous en avons la responsabilité (déjà celle de les reconnaître) et nous devons les faire fructifier, les transformer en acquis. L’humilité nous fait entrer dans la conscience de la place que nous devons occuper, c’est-à-dire du champ d’expérience que nous devons gérer pour que nos qualités s’épanouissent. Elle est la valeur du non-attachement.

La patience

La patience est l’essence même de la création, un état déjà réalisé. Elle nous permet de nous fondre avec intelligence dans les plans divins. Pour cela, nous avons appris à respecter le « temps de l’âme » au contact de l’essence des choses. Les synchronicités nous deviennent familières, comme autant d’indicateurs de la coexistence des mondes : physique, émotionnel, mental, psychique ou bien passé, présent et futur. À ce stade de l’expérience, même soumis aux cycles et autres biorythmes, nous vivons de plus en plus en phase avec la dimension intemporelle de notre âme. L’espace est aboli et nous faisons sans faire, en ce sens où ce que nous ressentons comme juste et bien de réaliser est déjà accordé.

La confiance

La confiance nous permet de nous abandonner à une volonté supérieure qui vient prendre le relais. Pas de confiance sans patience. Cette valeur nous entraîne à vivre en connexion directe avec le monde en nous et à l’extérieur de nous. Toute communication est facilitée car nous œuvrons en parfaite communion avec ce qui doit être et que nous osons faire passer par nous. Cette valeur traduit l’amour et le respect que l’âme a envers son Créateur. Pour donner une image, c’est un face à face, un regard plongé dans celui du Créateur. L’âme y lit la perfection et si elle le fait, c’est qu’elle-même en a les qualités. Nous le vivons une première fois très tôt dans notre existence lorsque nous faisons nos premiers pas d’enfant. Nous aussi avons plongé notre regard dans celui de notre mère ou de notre père et c’est la confiance que nous y avons rencontrée qui a libéré en nous tous les moyens d’avancer.

La compassion

Pour illustrer la compassion, c’est comme si Dieu avait donné à l’âme mille et un mots d’amour pour son incarnation. Une fois incarnée, l’âme approche par ses compréhensions et ses ressentis un grand tout qui est la compassion. Elle ne peut être que compassion parce qu’elle se sait dans le tout que représentent les autres âmes qui la renvoie à l’amour pour elle-même et son Créateur. Sur le plan humain, cette valeur est une reconnaissance d’une âme envers une autre âme parce que nous ressentons l’autre comme faisant partie, comme nous, du grand tout. Le Christ l’a exprimée dans le aimez-vous les uns les autres. Elle nous fait reconnaître pourquoi les larmes ou les rires sont justes. Cette valeur couronne une certaine maturité dans le travail en soi. Elle est présente dans chacune des autres valeurs et commence à exister dès que nous puisons dans le courage de notre âme. La compassion nous unit à la source et nous fait vivre l’amour inconditionnel dans et par notre dimension humaine, reliés que nous sommes à tous les autres. Elle trouve sa pleine expression dans toutes les valeurs mais à un niveau supérieur, dans un mouvement ascensionnel permanent.